Le Parc Herăstrău
Le Parc Herăstrău, situé sur le bord du lac portant le même nom, est le plus grand parc de la Capitale, couvrant une superficie de 110 ha. Il a été créé en 1936 par le roi Carol II à l’occasion de l’exposition "Le mois des Bucarestois". L’endroit a été apprécié dès le XVIIIe siècle, quand le prince régnant phanariote Alexandru Ipsilanti a aménagé ici, environ l’an 1780, un kiosque d’été en bois "pour la causette et la fête". Le prince venait ici accompagné par Ecaterina, sa Dame. Le prince "passait sont temps dans le pavillon avec les boyards, alors que la Dame se promenait avec ses filles dans une belle barque sur le lac; sur le bords on chantait la "mehterhane".
Le 21 avril 1912, par des donations de terrain appartenant aux Domaines Royaux, on a créé le Parc National et on a commencé d’organiser les lacs du nord de la Capitale. En vue d’aménager le parc, on a assaini une grande superficie autour du lac pendant la période 1930-1935.
Pendant la période 1935-1940, pour un mois, entre le 9 mai et le 9 juin, pendant le règne du roi Carol II, dans le Parc Herăstrău on a organisé beaucoup de fêtes populaires connues sous le nom de "Mois des Bucarestois". On organisait des évènements culturaux, mais également des concours sportifs, artistiques, sociaux (la plus nombreuse famille ou le plus vieil habitant), ou même des concours commerciaux de rabais des prix, des démonstrations superlatives: le plus grand orchestre – sur l’Île des Roses, des vols d’hydravions, des épreuves à laser ou la première transmission de télévision.
Au cours du temps, le parc a porté plusieurs noms. Au début il s’est appelé le "Parc National", ensuite on l’a nommé le "Parc Carol II". Pendant les premières années du régime communiste on a de nouveau changé son nom, c’est-à-dire le Parc de Culture et de Repos "I.V. Stalin".
Le lac Herăstrău fait partie du collier de lacs de la rivière Colentina (Mogoşoaia, Tei, Fundeni, Pantelimon, Cernica) qui traverse la capitale sur la direction nord-ouest – sud-est. Le Parc Herăstrău a une végétation arboricole de saules, peupliers, érables, frênes et tilleuls. À partir de l’an 1948, ce plaisant endroit d’agrément a reçu le nom de Parc Herăstrău, comptant aujourd'hui parmi ses attractions un théâtre d’été, des pavillons d’expositions, des terrasses et des restaurants.
Le Parc Herăstrău a plusieurs sous-divisions: Expoflora (15 ha), l’Île des Roses, le Musée du Village, le Parc Herăstrău-Kiseleff, le Parc Herăstrău-Nord et le Parc Bordei. À la conception et réalisation du parc ont contribué de grands architectes – Doicescu, Creanga, Jojea, Gr. Ionescu, Fonescu, et de grands sculpteurs – Baraschi, Jalea, Medrea.
Allée des Cariatides
Année d’emplacement: 1939 • Reconstituée en: 2005 • Auteur: Ionel Stoicescu • Matériau: composite
Le groupe statuaire "Allée des Cariatides" a été conçu par le sculpteur Constantin Baraschi en 1939 et consiste en 20 statues en pierre artificielle, rangées en séries de 10 sur chaque bord de l’allée, représentant des paysannes de Muscel et de Mehedinţi portant des cruches sur la tête. C’est toujours ici que sont placés deux blasons de la municipalité de Bucarest réalisés en bronze – celui de 1879 et celui d’aujourd'hui. L’ensemble statuaire a été refait par le sculpteur Ionel Stoicescu en 2005, après que les statues originelles ont été détruites dans les années ’50.
Constantin Baraschi (1902-1966) a été l’élève de Paciurea à l’École des Beaux Arts de Bucarest. Il a débuté au Salon Officiel en 1925 et à partir de 1927 il a étudié à l’Académie Julian et "La Grande Chaumière" de Paris, travaillant dans l’atelier de Bourdelle. À partir de 1928, la carrière de Baraschi a connu un trajet ascendant, étant apprécié même pendant le régime communiste. Sa sculpture se distingue par une reproduction correcte et expressive à la fois de l’anatomie humaine. Distinctions: Médaille d’Or (Paris, 1937), Prix de l’Académie Roumaine pour la sculpture (1938), Médaille d’Argent "Saint Georges" (1940), Titre "Maître émérite de l’art" (1951). Membre correspondant de l’Académie Roumaine (1955).
Ionel Stoicescu (né le 25 avril 1968) a fini la Faculté d’Arts Plastiques et Décoratifs, section Sculpture, au sein de l’Académie d’Art de Bucarest (1997). Il est membre de l’Union des Artistes Plastiques de Roumaine et a restauré au cours du temps plusieurs monuments, parmi lesquels le Monument de Dinicu Golescu de Bucarest, le Monument Dr. Constantin I. Istrati, le Monument de Mihail Cantacuzino et le Monument des héros de l’arme du génie – Le lion.
Musée National du Village „Dimitrie Gusti”
Le 17 mai 1936 est une date importante dans l’histoire des musées de la Roumanie: c’est le jour où l’on a ouvert, sur la grande route, en présence des gouvernants du pays et de toutes les personnalités politiques et culturelles du temps, le Musée du Village Roumain, l’actuel Musée National du Village "Dimitrie Gusti". Aujourd'hui, le musée porte le nom du plus important de ses fondateurs, fondateur d’école et intellectuel charismatique – Dimitrie Gusti. C’est lui qui a eu l’idée d’organiser le Musée du Village après qu’il a organisé, au sein de la Chaire de Sociologie de l’Université de Bucarest, pendant la période 1925-1935, une série de recherches interdisciplinaires en 600 villages de diverses régions de la Roumanie.
Préoccupé de trouver un terrain convenable pour organiser le futur musée, le professeur Dimitrie Gusti et ses proches collaborateurs ont accepté la proposition de "l’organiser dans le Parc Carol II, sur une superficie de 4.500 mètres carrés, sur le bord du Lac Băneasa, récemment assaini, et que les festivités du Mois des Bucarestois de cette année soient l’occasion de son ouverture". La Fondation Culturelle Royale "Prince Carol" a soutenu le projet moralement et matériellement. La conception du musée a été confiée à H. H. Stahl et à Victor Ion Popa. On allait encore tenir compte du desideratum que le musée ne soit pas une collection de maisons parsemées ou agglomérées en plein air, mais un "village-musée",... donc qu’il représente d’une manière unique un village réel, avec ses ruelles, plantations, fontaines, marchés.
On a transporté et assemblé de nouveau dans le territoire actuel du musée 29 maisons, une église en bois de Maramureş, cinq moulins à vent, un moulin à eau, un moulin à huile, un bouilleur, un fonds de pêche et d’autres annexes qui incluaient presque tout ce que comprenait un village habituel. Le musée a été ouvert le 9 mai 1936 sous le nom de Musée du Village Roumain; y ont pris part le roi Carol II, ainsi que des membres du gouvernement et l’endroit a été béni par le patriarche de la Roumanie de ce temps-là.
En 1948, le professeur Gheorghe Focşa, la deuxième grande personnalité fondatrice du musée, un participant aux recherches monographiques et un prochain de Dimitrie Gusti, a continué la ligne directrice tracée par Gusti, en transformant pourtant le Musée d’un musée sociologique en un musée ethnographique. On a apporte maintenant dans le musée des monuments d’une grande originalité et unicité. Avec ces monuments, le Musée du Village s’est complété l’image, en devenant une institution d’exception non seulement dans le cadre plus spécial de la ville de Bucarest, mais il est également devenu un musée-paradigme à niveau national et international.
À présent, le Musée possède une collection de 350 monuments qui composent l’exposition permanente et de 55.000 objets organisés dans des dépôts de patrimoine, construits selon les principes de la muséologie moderne. Le Musée du Village est devenu une école où un grand nombre d’enfants apprennent volontiers l’histoire "à vif", une école de muséologie reconnue aussi bien dans le pays qu’à l’étranger et un centre de recherche et documentation sur la vie traditionnelle. Le Musée National du Village est devenu, avec le temps, l’un des plus actifs centres de recherche, restauration et conservation du patrimoine culturel, un modèle qui est suivi par beaucoup de musées en plein air et un endroit où les maîtres populaires viennent chaque année pour démontrer la vitalité et la validité de la création paysanne même dans le paysage moderne et dans le tumulte de la grande ville qui est le Bucarest.
Aimé par les Bucarestois, mais également par les étrangers (le musée est visité par environ 350.000 gens par an), admiré par presque toutes les grandes personnalités qui ont passé par la capitale - le Musée du Village a atteint 75 années en 2011. À présent, il est l’une des plus importantes institutions de culture de la Roumanie, hébergeant un valeureux et originel trésor de monuments et objets à valeur identitaire pour les Roumains, mais qui déroule également des programmes éducatifs destinés non seulement aux enfants et à la jeune génération, mais aussi aux adultes, y compris à ceux se trouvant à l’âge vieille.
Les projets actuels que nous déroulons dans le Musée du Village sont particulièrement amples et propulsent l’institution dans le large cadre de la coopération avec des musées du monde entier. Depuis l’an 2010, nous mettons en pratique le projet de développement du musée en ajoutant encore 3,5 ha de terrain destiné à l’emplacement de nouveaux monuments sauvés de leur site, ainsi qu’à illustrer l’idée de "museum vivum". C’est un projet qui va offrir au public de Bucarest un endroit où l’on peut vivre à vif "la vie de campagne". Il y aura ici une église fonctionnelle, une école où l’on pourra faire des classes de familiarisation avec le village, l’histoire, l’ethnologie ; c’est toujours ici que le terrain de jeu pour les enfants occasionnera le rendez-vous avec les jeux traditionnels, en révélant la beauté mais également l’efficacité d’un monde où l’éducation de l’enfant se faisait en liaison directe avec l’environnement, avec des gens réels, avec la nature avec laquelle on établissait des liens d’harmonie et de respect. C’est toujours ici que "le soir des histoires", déroulé dans une maison transférée de Maramureş, ramènera le charme des soirées passées à côté des grands-parents, au coin du feu, en racontant des histoires qui sont en train d’être oubliées. De cette manière, nous souhaitons de ressusciter, autant que possible, l’ambiance du monde d’autrefois et de la vie de campagne, trouvée en harmonie et équilibre avec le monde.
En nous rapprochant du public, en testant ses préférences par des programmes spécialisés, nous essayons d’attirer des visiteurs de tous âges et de toutes catégories sociales. À cet effet, les programmes sont destinés à une large catégorie de public, pour les enfants: : La découverte des anciens métiers populaires, De l’art populaire à l’art plastique, Découvrons les communautés rurales, Camps de création et pour les adultes: Foires des artisans populaires, Fêtes et traditions du calendrier populaire, Festivals de coutumes et traditions de Noël et du Nouvel An, les Jours de chaque zone représentée dans le Musée, des concerts de musique folk etc. Les artisans populaires sont stimulés et honorés par l’organisation d’Expositions et de Médaillons, d’actions de découverte de nouveaux talents, d’émissions à la radio et à la télévision, etc. Tout particulièrement, on a conçu des programmes pour les différentes catégories de personnes à handicap.
À l’intérieur du Musée National du Village on rencontre un patrimoine architectural, technique et artistique exceptionnel, une présentation des technologies traditionnelles dont la plupart ont disparu, une infrastructure modernisée, ce qui range ce musée du centre du Bucarest parmi les grands musées européens. On peut dire que, dans la configuration des institutions de culture de Bucarest et du pays, le Musée National du Village "Dimitrie Gusti" est reconnu comme une institution dynamique et moderne qui occupe à présent la première place en Roumanie en ce qui est du nombre de visiteurs.